Mark Dvoretsky (1947-2016) était à mon avis le meilleur auteur de livres d’échecs au monde, et sûrement aussi le meilleur entraîneur.
C’est l’auteur qui m’a le mieux fait avancer quand je courais après le titre de MI, et je relis régulièrement ses bouquins. J’en recommande plusieurs sur ma page Lectures.
En plus d’être un grand professionnel c’était aussi quelqu’un de bien, de généreux, qui apprenait à ses élèves bien plus que le jeu d’échecs.
Voici sa dernière interview, par l’excellent Sagar Shah sur le site de chessbase, en trois parties :
Ian Nepomniachtchi est un joueur atypique dont j’aime bien suivre les parties car il joue plus vite que les autres. Grâce à ça il pousse souvent ses adversaires à la faute.
Il vient de remporter le Mémorial Tal, à Moscou, en faisant bon usage de son excellent sens tactique.
Comme l’an dernier la journée de formation de samedi au club de Fontenay-le-Comte s’est faite dans une très bonne ambiance.
Surtout le concours de résolution d’études, les stagiaires se sont bien pris au jeu !
La simultanée a été plus difficile que prévu, j’ai eu chaud sur deux parties et je peux m’estimer heureux de lâcher seulement une nulle sur les 13 parties.
En 2000, quand Kramnik a pris le titre mondial à Kasparov, son style était technique et sans risque. Avec les blancs il cherchait à obtenir un léger avantage positionnel, et ensuite il accroissait patiemment cet avantage, en jouant avec une précision irréprochable.
Mais Kramnik ne s’est pas endormi sur ses lauriers : à partir de la fin des années 2000 il a profondément modifié son style de jeu. Aujourd’hui je le considère comme le joueur le plus dynamique du top 10 mondial. Il est à l’affut de tout sacrifice positionnel ! Dans les positions déséquilibrées qu’il obtient son intuition stratégique fait des ravages.
Un extrait de la 2e ronde des Olympiades :
Atabayev,Y (2453) – Kramnik,V (2808)
Olympiades de Bakou 2016
Le multiple champion de Russie Peter Svidler n’a pas un tournoi facile à Saint-Louis, où il remplace au pied levé son compatriote Vladimir Kramnik qui a des problèmes de dos.
Mais hier soir il a parfaitement réagi en battant le joueur le plus solide du monde Anish Giri au terme d’une partie magistrale.
La fin est particulièrement impressionnante :
Giri,A (2769) – Svidler,P (2751)
Saint-Louis 2016
Svidler vient de sacrifier
un de ses deux pions d’avance pour obtenir cette position.