Capablanca J.R., Les principes fondamentaux des échecs

Olibris, 2016

Capablanca publie ce livre en 1921, un peu avant de devenir champion du monde.  Dans sa préface de l’édition de 1934, il estime que l’ouvrage n’a pas vieilli – malgré les publications des Hypermodernes comme Mon Sytème de Nimzowitsch en 1925 – et sera encore d’actualité dans un siècle, car les principes stratégiques fondamentaux sont immuables.

Le livre s’adresse à des joueurs qui débutent en compétition, et il part vraiment du début : les mats élémentaires comme Roi et Dame contre Roi sont expliqués. Mais il traite aussi de sujets plus riches comme les finales de tours, et certaines sont aussi passionnantes que complexes.

Capablanca estime qu’on doit d’abord étudier les finales, puis les milieux de jeu, et enfin les ouvertures, afin de savoir où l’on va. Et il étudie ces sujets dans cet ordre-là. D’ailleurs la part du livre réservée à l’étude des ouvertures est extrêmement courte. Un choix pédagogique intéressant, pertinent encore aujourd’hui quand on voit l’obsession de la majorité des joueurs de club pour les ouvertures.

Un tiers du livre – à la fin – est réservé à l’analyse de parties complètes. C’est souvent les siennes, et souvent des défaites ! Surprenant pour un joueur qui a perdu aussi peu de parties dans sa carrière, mais il en profite pour établir précisément la cause des défaites et démonte les analyses erronées de ses contemporains.

Ce n’est pas un grand ouvrage théorique – comme Mon Système de Nimzowitsch – car l’auteur conseille des méthodes pratiques à l’aide d’exemples plutôt que d’établir une description profonde et complète du jeu. Mais c’est un excellent recueil de bons conseils stratégiques et techniques, un point de départ très solide pour jouer en compétition.

Le style d’écriture est sobre, très clair, et les variantes sont courtes. Plutôt que d’expliquer longuement pourquoi une position est gagnante, il conseille de temps en temps aux débutants de voir ça avec un professeur. Ou d’y passer beaucoup de temps s’ils n’ont pas de prof. Le livre est court : la dernière édition chez Olibris ne fait que 116 pages.

Recommandé pour les apprentis compétiteurs, jusqu’à 1600 élo. Mais les finales de tours et les parties complètes sont instructives pour tout niveau.

avec Xavier Bédouin, MI et Maître-Entraîneur